Et toi, tu refoules ?

Publié le par Victoria Bellingford

Et toi, tu refoules ?

Cher Journal,

Désespérée, lassée, fatiguée, démotivée, dégoutée... A chaque fois c'est le même refrain. Encore une énième crise, j'en ai marre de ce cercle vicieux, j'en ai marre de me fatiguer et de mettre toute mon énergie dans cette lutte contre Mia ou Ana. Ca ne marche jamais, à croire que le courage et les efforts ne payent pas ! Mais pourquoi ?

Hier, une fois de plus, bien décidée à ce que tout ça s'arrête (mais ça ne s'arrête jamais WTF), je cherchais des astuces, des solutions pour remplacer mes crises par autre chose, quitte à ce que ce soit une autre addiction. Je me suis dit que je préfèrerais fumer une clope pour me calmer plutôt que vider les placards..même si ça reste mauvais pour la santé ça ne fait pas prendre 5kg en 1 semaine ! Mais le soucis c'est que j'ai fini par me rendre compte que ça ne résout pas le problème, que ce soit manger, fumer, boire, écouter de la musique, faire le ménage... Au final je passerais mon temps à contourner, à éviter le problème.

Et puis d'un coup je me suis dit, "tiens, ça fait longtemps que je n'ai pas pleuré "... En fait, ça remonte à tellement longtemps que je ne m'en souviens plus. C'est bizarre, moi qui suis si sensible. Est ce que c'est parce que depuis quelque temps je suis plus heureuse ?? Non, absolument pas !

Il vient peut etre de là le problème, je ne fais jamais face à mes émotions, je les nie, les garde en moi sans leurs permettre de s'exprimer, de s'exterioriser et de s'extraire de moi. Du coup, au lieu de faire sortir le mal, je le garde dans mon corps et j'ingurgite...et plus ça fait mal, plus j'ingurgite.

Et pourquoi ne pas affronter ses démons une bonne fois pour toutes ?!

Parce que c'est difficile, parce que ça fait peur, parce que je ne veux pas montrer la moindre faiblesse et parce qu'il faut être fort et courageux de nos jours ! Mais à force de tout contrôler, et d'essayer de tout maîtriser et tenir, tout fini par nous lâcher et on devient encore plus faible, faible comme on ne l'a jamais été. Si bien que tous ces efforts finissent par se retourner contre nous, et nous font tomber vertigineusement. C'est du suicide.

Alors non, tout ça ne dépend pas de notre volonté et non, les efforts ne payent pas, pas plus que le courage.

Maintenant, j'essaie de lâcher prise, de ne plus contrôler tout ça, d'accepter et de laisser s'exprimer les émotions qui me traversent. Il s'agit de les sentir arriver, monter en moi et puis de les EVACUER ! Après tout, c'est peut-être comme ça que je vais pouvoir guérir.

Je partage quelques articles que j'ai trouvé et qui m'on beaucoup parlé concernant les émotions:

~Isabelle Filliozat utilise l’expression « émotions guérissantes » dans le sens où c’est l’expression de l’émotion qui est guérissante. L’émotion est une réaction physiologique de notre organisme : c’est le déluge d’hormones qui préparent notre corps et l’aident à faire face à une situation donnée. Sans émotion, nous ne serions pas vivants.

L’émotion est une structure en 3 étapes :

◾la charge : quand ça monte à l’intérieur, quand on ressent les sensations corporelles liées à l’émotion (gorge sèche, rythme cardiaque qui s’accélère…)

◾la tension : on utilise l’énergie de l’émotion dans une action, une parole, un comportement

◾la décharge : le moment où l’on pleure, crie, tremble…

La décharge n’est que la 3° partie de l’émotion, c’est l’étape qui permet le retour au calme. Quand on est face à un enfant, il s’agit alors de ne pas empêcher cette 3° étape qui est souvent confondue avec l’émotion elle-même. L’enfant a besoin de se décharger pour ne pas rester en tension. Comme cette tension n’est plus utile, elle doit pouvoir sortir du corps en s’extériorisant. Par exemple, pleurer fait du bien suite à un choc, à une peur, à une douleur, même suite à une forte joie. Dire « ne pleure pas » revient à dire « Garde ta douleur à l’intérieur de toi ». Au contraire, on devrait encourager les enfants à pleurer : « Vas y, pleure un bon coup parce que, quand on pleure un bon coup, ça dure quelques secondes et ça s’arrête. Les émotions sont des états, elles sont temporaires. Comme quand le soleil et la pluie s’alternent. » Les émotions sont effectivement des états, elles ne sont pas des traits de caractères. Un enfant qui pleure n’est pas un enfant pleurnichard ou faible : il pleure pour décharger la tension en lui. Au contraire, plus on l’empêche de pleurer, plus il va accumuler de la tension en lui qu’il n’a pas le droit d’évacuer… et plus ses envies de pleurer seront fréquentes et fortes.

~~Tout d’abord, sachez que gérer ses émotions et refouler ses émotions, ce n’est pas du tout la même chose. Refouler ses émotions, c’est agir comme si on ne ressentait rien, comme si une situation nous laissait indifférent, c’est faire semblant d’être content alors qu’on est déçu, c’est avaler sa pilule sans rien dire, c’est dire à tout le monde qu’on va bien alors qu’on se sent tout croche à l’intérieur, c’est se lancer à toute vapeur dans un million d’activités pour anesthésier sa souffrance, bref, c’est nier qu’on souffre.

Et toi, tu refoules ?

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